Auteurs & traducteurs
Anne-Marie ALBIACH
Né en 1937 à Saint-Nazaire, elle grandit dans le Sud de la France et passe, après ses études, cinq ans en Angleterre. Depuis son livre de poésie État (1971), elle est considérée comme une figure centrale de la poésie française. Son art est basé sur une économie de moyens, son langage est puriste, souvent abstrait, complexe et multidimensionnel, mais jamais dénué de sensualité. Sympathisant avec la poésie objectiviste américaine – elle traduit Louis Zukofsky (1904-1978), chef de file de ce mouvement –, ont beaucoup compté pour elle Jean Jouve, Georges Bataille, mais aussi Racine. Ses textes rejettent la métaphore ou les images simples. Selon ses propres dires, Albiach aime « jouer avec la grammaire et la syntaxe…, travaille souvent avec des espaces vides… ». Le souffle et la musique dans le texte ont pour elle plus d’importance que l’expérience personnelle qu’elle transpose dans le suprapersonnel. Pour elle, la poésie est la réalisation d’une perte qui n’exclut ni l’émerveillement ni l’intensité. Elle fut en contact avec les poètes Emmanuel Hocquard et Claude Royet-Journoud avec lequel elle dirigea la revue littéraire Siècle à mains où elle publia pour la première fois sa traduction de A-9 de Louis Zukofsky. Tous trois tradusirent de la poésie contemporaine de l'anglais américain et furent traduits et publiés à différentes époques par les poètes américains Keith et Rosmarie Waldrop dans leur petite maison d'édition influente Burning Deck .
Parutions : Flammigère (1967), Etat (1971), Le double (1975), Mezza voce (1984), Figure vocative (1985), Le chemin de l'ermitage (1986). À titre posthume : La Mezzanine, le dernier discours de Catarina Quia (2019), initialement non destiné à la publication, dirigé par Claude Royet-Journoud et Marie-louise Chapelle. Albiach est décédé à Neuilly-sur-Seine en 2012.
Paritions en 2024 : une édition complète de ses œuvres en traduction suédoise, ainsi que les entretiens que Francis Cohen a eues avec elle en 2006-07 à propos de son écriture : Conversations avec Anne-Marie Albiach dans l'escalier, et son essai État, une politique de l'imprononçable, tous deux publiés chez Éric Pesty.
Bettie I. ALFRED
Né en 1972 à Mayence, vit à Berlin depuis 1982. Auteure de prose, de poésie et de pièces radiophoniques dont elle est à la fois réalisatrice, productrice et speaker. Premières apparitions sur les scènes de lecture berlinoises dans les années 2000. En 2023, son recueil de textes courts, Sehnsucht-Einseitiges, est publié comme livre. Son œuvre se caractérise par un univers émotionnel plutôt ambigu et donc tragi-comique. Selon ses propres dires, il est « important de reconnaître les côtés sombres de la vie (...) Le mutisme entre les lignes l'intéresse plus que tous les faits réels rassemblés ». Elle y parvient de manière si décalée et humoristique que sa pièce radiophonique Zauderwut (RBB 2020) qu'elle a elle-même produite dans son « studio balcon », a été nommée pièce radiophonique du mois. Elle travaille actuellement sous différents titres sur son premier roman.
Amineh ARANI
Scénariste, né en 1990 à Téhéran. Étudesdle théâtre, diplôme de réalisation de l'Association des jeunes cinéastes en 2017 et maîtrise en mise en scène de théâtre de l'Université des arts et de l'architecture de Téhéran en 2019. Sujet de sa thèse : Sémiotique des œuvres minimalistes françaises contemporaines. En tant qu'actrice, elle a joué au Festival international de théâtre de Téhéran, a reçu des prix au Festival international de théâtre universitaire et a remporté des prix d'interprétation au One-Act Play Festival et au Basirt Theatre Festival. Elle produit elle-même des documentaires et des films expérimentaux, écrit des scénarios pour courts métrages qui furent présentés dans de nombreux festivals internationaux et a été co-auteure du lauréat de l'Ours de cristal à la Berlinale 2023. En tant que chargée de cours en théâtre créatif, elle a travaillé avec des enfants et adolescants. Elle a joué dans le film iranien de Mohammad Rasoulof « Graine du figuier sacré », qui a remporté le prix spécial du jury au Festival de Cannes 2024, et n'est pas retournée dans sa ville natale de Téhéran en raison des menaces du régime des mollahs. Elle vit actuellement à Marseille.
David BONNAND
Né en 1983, grandit près de Saint-Étienne et à Rennes. Libraire depuis un peu plus de quinze ans, il cite Yves di Manno et son Objets d’Amérique, George Oppen, Emmanuel Hocquard ou encore Cesare Pavese comme jalons d’une histoire poétique intime, des lectures qui interrogent pour lui le rapport à la langue et à l’art du montage, des textes qui mettent en lumière cette discipline sensible qu’est la traduction « une fenêtre sur les mécanismes de l’écriture ». Il travaille depuis juillet 2015 à la librairie l’Arbre du voyageur située dans le 5ème arrondissement de Paris. En 2019 il crée, ensemble avec Alyson Onana Zobo, la revue chiche (texte, dessin, photographie). Des extraits d’un travail en cours dont le titre est 42800 (détails) ont été publiés dans les revues Nux Vomica et Po&sie.
Samuel BECKETT
Né le Vendredi Saint 13 avril 1906 à Dublin, décédé en 1989 à Paris. Écrivain irlandais écrivit en anglais et français. Considéré comme l’un des auteurs les plus importants du XXe siècle, il reçut le prix Nobel de littérature en 1969. Ses œuvres majeurs sont probablement les romans Murphy (1938), Molloy et Malone meurt (1948, publié en 1951) et la pièce En attendant Godot (1948). - Depuis le 100e anniversaire de Beckett en 2006, Leopold v. Verschuer lit chaque année, le 13 avril, sa nouvelle Premier amour, pendant que le violoncelliste néo-dadaïste Bo Wiget joue en rugissant du violoncelle ou fait autres choses. - Le reste une autre fois.
Hannah K BRÜNDL
Née en 1996, elle est autrice à la croisée de la poésie, du théâtre et des formes expérimentales. Elle a étudié la philologie allemande et la littérature comparée à l'Université de Vienne, ainsi que l'art de la langue à l'Université des arts appliqués. En 2020, elle a coécrit et autoproduit la pièce radiophonique es gibt diese namen/es gibt diese wut [il y a ces noms/il y a cette colère] sur le sexisme dans le monde littéraire, diffusée sur SRF2 et Deutschlandfunk Kultur. En 2023, son premier recueil de poésie intitulé Mother_s est paru aux éditions roughbooks chez Urs Engeler ce qui lui a valu le Prix de poésie de Feldkirch en 2024 (ex æquo avec Johanna Hansen).
John CAGE
Né en 1912 à Los Angeles, décédé en 1992 à New York. Artiste américain considéré comme l'un des compositeurs les plus influents du XXe siècle, ainsi qu'une figure clé du mouvement Happening qui a émergé à la fin des années 1950 et fut une inspiration importante pour le mouvement Fluxus et la nouvelle musique d'improvisation. Ses textes littéraires paraissent à partir de 1961 et portent des titres tels que Silence, Conférence sur le néant (traduit en allemand par Ernst Jandl), Mots vides ou Esprits vides. Il aimait aussi les champignons. - Bon, ça suffit.
Emilien CHESNOT
Né en 1991 à Rennes, vit et écrit à Mulhouse. Il a publié Fentanyl flowers aux éditions Théâtre Typographique en 2022, lem ouch dans la collection de suppléments à la revue niqui causse en 2023, et Poussière, Piano, Parquet dans la collection "Dire je est une solidarité" en 2025. À paraître en été 2025 au Théâtre Typographique : ZA dont nous pré-publions une page en traduction allemande dans UNBUREAU SUR LE RHIN - EIN BÜRO AUF DEM RHEIN.
Francis COHEN
Né en 1960 à Paris, poète, essayiste et revuiste. Dernières parutions en 2024: Conversations avec Anne-Marie Albiach dans l'escalier et État, une politique de l'imprononçable, ainsi que. en 2025, son 7ème livre de poésie: Name, aux Éditions Furor à Genève. Ensemble avec Leopold von Verschuer, il dirige, à partir de mai 2025, la feuille volante poétique Ein Büro auf dem Rhein - Un bureau sur le Rhin.
Danielle COLLOBERT
Née en 1940 à Rostrenen (Bretagne), décédée en 1978 à Paris. Élevée chez sa grand-mère pendant la Seconde Guerre mondiale, elle déménage à Paris avec ses parents en 1945, commence à écrire en 1956, abandonne ses études en 1961 et publie Chants de guerre, suivi en 1964 de Meurtre, seul ouvrage traduit en allemand. Le rejet de toute forme d'oppression marque sa vie, elle s'engage dans le Front de libération nationale algérien (FLN). En raison de ses activités politiques, elle doit quitter la France et travaille en Italie pour le magazine Révolution africaine. En mai 1968, elle devient membre de l'Union des écrivains, organisation à tendance socialiste, et assiste à l'occupation de la Tchécoslovaquie par les chars soviétiques. Après de nombreux voyages à travers le monde, elle se suicide le lendemain de son 38e anniversaire. En 2004/2005, ses œuvres complètes sont publiées chez P.O.L, Paris.
Christian FILIPS
Né en 1981 à Osthofen près de Worms, il a étudié la philosophie, la germanistique et la musicologie à l'université de Vienne après avoir fréquenté une école européenne en Belgique. Son premier recueil de poèmes, Schluck auf Stein [Gorgée sur pierre] lui a valu le prix Rimbaud de la radio autrichienne en 2001. Ses premiers textes témoignent d'une forte influence du Groupe de Vienne. En 2003, il s'est inscrit à la FU Berlin, où il obtiendra son diplôme en 2008 avec une thèse sur les derniers poèmes de Hölderlin. Il s'engage de plus en plus comme dramaturge musical et traducteur, ainsi que comme directeur de programme pour la Sing-Akademie Berlin. À partir de 2010, il se consacre également à la mise en scène, notamment à la Volksbühne Berlin. De 2006 à 2014, il vécut en colocation avec la poétesse Elke Erb. Ses textes et traductions (principalement de l'anglais, de l'italien et du néerlandais : J.H. Prynne, P.P. Pasolini, Paul Bogaert, Els Moors) sont surtout publiés par l'éditeur suisse Urs Engeler, avec lequel il dirige depuis 2010 la collection roughbooks consacrée à la poésie contemporaine. En tandem ou en collectif, et à l'aide de traductions interlinéaires, il traduit également en poésie des textes écrits en langues qu'il ne parle pas. En 2023, il reçut le prix littéraire d'Erlangen pour la traduction poétique.
Wolfgang HILBIG
Né en 1941 à Meuselwitz (Thuringe), décédé en 2007 à Berlin. Après l'école et le service militaire, il travaille jusqu'en 1978 dans la mine de lignite près de Meuselwitz. En 1979, il devient écrivain indépendant et vit à Berlin-Est et Leipzig, puis en République fédérale ouest-allemande à partir de 1985, à Berlin après la réunification en 1990. Malgré une brève délégation par son entreprise en 1967 à Leipzig pour rejoindre le cercle des ouvriers écrivains et le soutien par l'écrivain Franz Führmann vers 1980, le « romantisme noir » de son écriture rencontre l'incompréhension en RDA. En 1979, son premier recueil de poésie, Absesenheit, est publié par l'édition ouest-allemande Fischer-Verlag, tout comme son premier roman, Eine Übertragung, en 1989. Hilbig est un auteur exceptionnel dont la poésie se réfère à la tradition moderne de Rimbaud et Mallarmé, à l'expressionnisme et au surréalisme, et dont la prose est issue de Kafka. Son thème reste « la double existence d'ouvrier et d'écrivain en RDA » (M.L. Bott, 2003) et « l'auto-habilitation et le développement d'un poète qui se libère de l'étroitesse du silence et s'aventure dans l'espace infini du langage poétique » (J. Hosemann, 2008). Son long poème Prose de ma rue natale est grandiose et parfois énigmatique. Il y décrit la révolution non violente qui a conduit à la chute du mur de Berlin en 1989 comme « des épiphanies de désespoir, des labyrinthes de torture, des ellipses saturniennes (...) avec une force presque vétérotestamentaire » (Peter Geist, 2002). Parmi les nombreuses récompenses, citons notamment le prix Ingeborg Bachmann en 1989 et le très mérité prix Goerg Büchner en 2002. Ce poète mérite d'être traduit dans de nombreuses langues !
Adrian KASNITZ
Née en 1981 à Wroclaw/Pologne. Poète et traductrice allemande. Études de littérature comparée et l'histoire de l'art à Leipzig, Berlin et Paris, de l'Écriture littéraire à l'Institut de Littérature allemande à Leipzig, a obtenu son doctorat en Sciences littéraires à l'Université libre de Berlin en 2019 et enseigne actuellement l'Écriture littéraire à l'Université de Hildesheim. Depuis 2009, publications en tant que poète chez kookbooks, Urs Engeler et al., traductions du polonais (Miron Białoszewski, Edward Stacgura, Joanna Mueller) et du français (Frédéric Forte). Son écriture ludique et critique de la langue se caractérise par un goût de la forme et de l’innovation. Pour cela, elle recoit le Prix Oskar Pastior en 2025.
Dagmara KRAUS
Geb. 1981 in Breslau/Polen. Deutsche Lyrikerin u. Übersetzerin. Studierte Komparatistik u. Kunstgeschichte in Leipzig, Berlin u. Paris, Literarisches Schreiben am Deutschen Literatur-institut Leipzig, promovierte 2019 an der FU Berlin im Fach Literaturwissenschaft und lehrt derzeit Literarisches Schreiben an der Universität Hildesheim. Seit 2009 Veröffentlichungen als Lyrikerin bei kookbooks, Urs Engeler u.a., Übersetzungen aus dem Polnischen (Miron Białoszewski, Edward Stacgura, Joanna Mueller) u. dem Französischen (Frédéric Forte). Formlust und Innovationsfreude kennzeichnet ihr spielerisches, sprachkritisches Schreiben. Dafür wird sie 2025 mit dem Oskar Pastior Preis ausgezeichnet.
Ulrich MARX
Né en 1960 à Brühl près de Cologne. Acteur et auteur vivant à Cologne, écrit depuis 2015 des pièces pour le groupe de théâtre inclusif THEATERKÖNIG Köln, mais aussi un vaste corpus d'œuvres en prose et en poésie qu'il ne souhaite pas publier.
Friederike MAYRÖCKER
Né à Vienne en 1924, décédé en 2021. Considéré comme l'une des écrivaines contemporaines les plus importants du monde germanophone. Elle doit cette position principalement à sa poésie, mais a également connu du succès avec ses œuvres en prose et ses pièces radiophoniques. Elle en a écrit quatre avec Ernst Jandl avec qui elle a vécu de 1954 jusqu'à sa mort en 2000. « Je vis dans les images. Je vois tout en images, tout mon passé, les souvenirs sont des images. Je transforme les images en langage en m’immergeant complètement dans l’image. Je continue jusqu’à ce que cela devienne un langage." (2007 dans la revue du programme ORF)
Danielle MÈMOIRE
Née en 1947, a publié depuis 1984 25 livres. En 1999, avec son cinquième livre « Modèle réduit », elle inaugure le projet d'un corpus autour duquel s'articuleront désormais toutes ses publications suivantes. Le corpus est un texte qui précède tous les textes à venir, il est la fiction (du lecteur) d'un Ur-texte originel. Désormais, chaque livre de Danielle Mémoire condense et démultiplie cet Ur-texte supposé, ou plutôt ce prétendu pré-texte. Dans ce jeu abyssal, le lecteur se demande ce qu'il lit, ce qu'il a lu, il voudrait croire qu’il pourrait rassurer celui (celle) qui écrit pour se rassurer lui-même, mais les noms-dupes (lecteurs auteurs) errent dans ce corpus rêvé qui enveloppe les livres lus de Danielle Mémoire, qui sont justement en train de s’écrire dans les livres lus, tandis que le lecteur croit se rapprocher dans sa lecture du corpus entre les livres et commence à rêver qu'il est lui-même l'auteur de ce qu'il vient de lire ou va lire.
Inge MÜLLER
Née en 1925 à Berlin, décédée en 1966 à Berlin-Est. « La vérité, douce et insupportable » disait-elle dans son petit recueil de poèmes Wenn ich schon sterben muß (Si je dois mourir), publié en 1985, près de vingt ans après son suicide, en RDA. C'est ce recueil qui fit sa renommée. La culpabilité et la souffrance de la guerre et de l'après-guerre, ainsi que les espoirs déçus d'une « nouvelle ère » et d'un « homme nouveau » en RDA sont ses thèmes. Mariée trois fois, son 3ème mari fut le dramaturge Heiner Müller, ensemble avec lequel elle reçut le prix Heinrich Mann en 1959. Considérée comme une auteure de livres pour enfants et la collaboratrice de son mari, ses poèmes ne furent pas remarqués de son vivant, pas même par lui . Toutefois, l'exclusion de son mari de l'Union des écrivains et de la vie culturelle de la RDA en 1961 la frappa de plein fouet. Après plusieurs tentives de suicide elle mit fin à ses jours en 1966.
Valère NOVARINA
Né en 1942 près de Genève, auteur français de pièces dont l'ampleur, la richesse de personnages (2567 figures dans Le Drame de la vie ) et la variété des formes de langage dépassent les dimensions théâtrales habituelles et dont la seule action est celle de la langue elle-même. Depuis 1986, il les met régulièrement lui-même en scène au Festival d'Avignon et dans les grandes salles parisiennes, égtant depuis 2007au répertoire officiel de la Comédie Française. Ses œuvres sont publiées par la maison d'édition P.O.L. Les traductions allemandes (par L.v.Verschuer) ont été publiées chez Alexander Verlag et Matthes & Seitz Berlin ainsi que dans les anthologies Scène (Verlag der Autoren et Theater der Zeit) et dans la revue Theater der Zeit, ou sont disponibles sous forme de manuscrits chez Gustav Kiepenheuer Bühnenvertrieb.
(voir aussi ARTISTES)
Anne PORTUGAL
Née en 1949 à Angers, elle quitte Nantes pour Paris en 1970. Elle commence à publier dans les années 1980 chez Gallimard, P.O.L et bien d’autres éditeurs. C'est dans son recueil Le Plus simple appareil (P.O.L, 1992) qu'apparaît, selon John C. Stout, vraiment sa réflexion sur le langage. Cet ouvrage est consacré au thème de Suzanne et les Vieillards, et sa représentation picturale. En automne 2017, un choix de poèmes paraît dans la revue allemande « Die Horen“ (62, 267) au sein du dossier Den gegenwärtigen Zustand der Dinge festhalten. Zeitgenössische Literatur aus Frankreich. Son dernier livres&lfie (P.O.L 2023) se présente comme une « Collection de poèmes de circonstance, sous forme de chromos fictifs, pensés comme des selfies. (…) Quelque chose du rapprochement syntaxique aura eu lieu, quelque chose de l’alliance aura filtré, quelque chose de la rencontre sera restitué. Ou comment aller vers de la figuration tout en versifiant l’abstraction. »
Marion POSCHMANN
Née en 1969 à Essen, est poète et auteure de prose. Elle vit à Berlin. Ses livres sont publiés depuis 2002 aux éditions Frankfurter Verlagsanstalt, puis dés 2010 aux éditions Suhrkamp. En 2023 parut Der Chor der Erynnien (Le chœur des Érynies), « une œuvre en prose complexe et d'une beauté énigmatique sur les menaces de la nature intérieure et extérieure » (radio SWR), et plus récemment, en 2025, la légende en vers Die Winterschwimmerin (La nageuse d'hiver), une œuvre rimée à la composition musicale qui cherche à réconcilier par la poésie le conflit entre l'esprit et la nature. Elle a reçu de nombreux prix prestigieux pour ses écrits. En 2019, elle a été nominée pour le Man Booker International Prize (shortlist) pour Die Kieferninseln (The Pine Islands). En 2021, elle reçut le Prix littéraire de Brême pour son recueil de poésie Nimbus et, la même année, le Prix de l'essai Wortmeldungen. En 2023 elle fut honorée par le prix Joseph Breitbach pour l'ensemble de son œuvre.
Monika RINCK
Née en 1969 à Zweibrücken, ayant publiée de nombreux recueils de poésie (par exemple Champagner für die Pferde [Champagne pour les chevaux]) et essais (par exemple Risiko und Idiotie [Risque et idiotie]), elle ne craint ni l'intelligence ni l'humour. Elle apprécie la collaboration avec d'autres arts et auteurs comme en témoignent ses traductions du hongrois en collaboration avec Orsolya Kalász. Depuis 2023, elle est professeure à la KHM (École supérieure des arts médiatiques de Cologne). Elle est membre du PEN DeutschlandAllemagne et Berlin, de l'Académie des arts de Berlin et de l'Académie allemande de langue et de poésie. Elle a reçu plus de distinctions qu'il n'est possible d'énumérer en trois lignes (31), dont récemment le prix Friedrich Hölderlin 2022. Son dernier livre de poèmes, Höllenfahrt & Entenstaat [Voyage d'enfer et état de canards], publié en 2024 chez Kookbooks Berlin, traite du trafic automobile.
Kathrin RÖGGLA
Né en 1971 à Salzbourg, écrivaine autrichiene, écrit de la prose, des essais, des pièces radiophoniques et de théâtre et est considérée comme une auteure éminemment politique. Elle n'hésite pas à recourir au comique, travaille de manière expérimentale et critique de la langue en utilisant des méthodes documentaires telles que l'oralité de l'écriture et développe ainsi son style propre et unique. Elle a reçu plus de récompenses que ce que l'on peut résumer en trois lignes (31), est membre du PEN Alle,magne et Berlin, de l'Académie allemande de langue et de littérature et de l'Académie des arts de Berlin dont elle a été vice-présidente de 2012 à 2024. Depuis 2020, elle enseigne l'écriture littéraire à l'Université des arts médiatiques de Cologne (KHM). En 2025, son recueil d’essais Rien entendre. Rien voir. Rien dire. est publié chez Fischer.
Claude ROYET-JOURNOUD
Né à Lyon en 1941, il est considéré comme l'un des plus importants poètes français après 1968. Il développe un style économe qui évite adjectifs et métaphores et explore les implications de la page du livre comme scène d'une poétique de l'immanence : « la parole, le corps, le livre » (Michael Palmer), le récit réside autant dans le silence (le blanc de la ligne vide) que dans les signes. De 1963 à 1970, il publie avec Anne-Marie Albiach la revue littéraire Siècle à mains qui sera suivie par d'autres revues aux tîtres parfois imprononçables. Dans les années 1960, il commence à traduire en français la poésie américaine, notamment des œuvres de Keith Waldrop et de l'objectiviste Louis Zukofsky. Avec Emmanuel Hocquard, il édite deux anthologies de poésie américaine. Ses œuvres ont été traduites en anglais (par Keith Waldrop), en grec, en espagnol, en italien, en portugais, en roumain et en lituanien. En 2021, il reçoit le Grand Prix de Poésie pour l'ensemble de son œuvre poétique. En 2024, le quatrième volume de sa quatrième tétralogie de poèmes : Une disposition primitive est publié chez P.O.L.
Gerhard RÜHM
Né en 1930 à Vienne, compositeur et poète autrichien, co-fondateur du Groupe de Vienne dont l'approche fut expérimental de critique de la langue s'opposant au conservatisme traditionaliste en Autriche qui avait suivi la dévastation culturelle de l'ère nationale-socialiste. Depuis le début des années 1950, Rühm produit des poèmes sonores, des poèmes numériques, des partitions parlées, de la poésie visuelle, des photomontages et des objets de livres, ainsi que des œuvres de poésie expérimentale pour deux voix, qu'il a interprétées avec sa femme Monika Lichtenfeld (1938-2023). 1972-1996 professeur à l'Université des Beaux-Arts de Hambourg, depuis 1978 membre de l'Académie Libre des Arts de Hambourg. Parmi de nombreuses récompenses : le Grand Prix d'État autrichien de littérature (1991), Prix Karl Sczuka de radiophonie (Americain award in literature (2022). Vit à nouveau à Vienne depuis 2023.
Robert SCHINDEL
Né en 1944 à Bad Hall près de Linz en Autriche, est poète et auteur de romans et d'essais. Enfant de communistes juifs à Vienne, il a survécu au nazisme. Il a été après 1968 porte-parole du mouvement étudiant radical Kommune Wien et cofondateur de la revue littéraire Hundsblume [Fleur de chien]. La Shoah et son rapport ambivalent à Vienne et à l'antisémitisme qui y persiste jouent un rôle central dans ses œuvres. En 2009, il a été nommé professeur à l'Université des arts appliqués de Vienne. Ses romans et poèmes sont publiés depuis 1986 aux éditions Suhrkamp, le dernier en date étant le recueil de poèmes Flussgang, paru en 2023. Il a reçu de nombreux prix, dont le prix Erich Fried (1993), le prix Eduard Mörike (2000) et le prix de littérature de la ville de Vienne (2003). En 2024, il a été honoré avec Prix autrichien des Arts de la Littérature.
Pauline VON AESCH
Née en 1988 à Créteil, publie son premier livre, Nu compris, aux édtions NOUS, ses premiers textes paraissent dans la revue Ligne 13 dirigée par Francis Cohen et Sébastien Smirou, puis elle publiera dans la revue K.O.S.H.K.O.N.O.N.G dirigée par Jean Daive et publiée par Éric Pesty éditeur. En juin 2025 paraît son magnifique livre Mon antérieur visage chez Éric Pesty éditeur et Une partie de mon prénom aux Éditions Série discrète.
Leopold VON VERSCHUER
Né en 1961 à Bruxelles, traducteur de l'allemand vers le français et vice-versa, notamment de Valère Novarina depuis 1995, mais aussi de textes d'Alvaro García de Zúniga, Mariette Navarro, Diogène Ntarindwa, Jean Daive, Olivier Py, Céline Arnault, Francis Cohen, Boris Charmatz. À partir de mai 2025, il dirigera avec Francis Cohen la revue poétique franco-allemande UN BUREAU SUR LE RHIN * EIN BÜRO AUF DEM RHEIN auquel il contribuera à raison de 3 poèmes français contemporains traduits en allemand et de 3 poèmes allemands contemporains traduits en français.
(voir aussi ARTISTES )